Les Callinet

Les Grandes Orgues de Baume-les-Dames ont été édifiées par les Frères Callinet de Rouffach (68).
Ces Facteurs d'Orgues appartiennent à une grande famille alsacienne.
De 1803 à 1855 en effet un style d'orgue alsacien fut forgé par les Callinet, dont tout le monde copiait les devis et imitait les buffets : on peut parler d'une ère Callinet.
Joseph Rabiny
1732-1813 avait pris en 1775 la succession de son oncle Riepp à Dijon.
Voilà l'origine car ce Rabiny s'installe à Rouffach en 1787, confiant la direction des ateliers de Dijon à :

         François Callinet 1754-1820
François est Bourguignon mais il s'intitule "facteur d'orgues de Paris", où il a, de fait travaillé durant 10 ans. Il est donc détenteur de l'héritage parisien (synthèse sonore des fonds, flûte traversière, les anches célèbres des Callinet). Après avoir épousé la fille de Rabiny en 1794, François Callinet ferma la maison de Dijon en 1798 et vint rejoindre son beau-père à Rouffach..
François transmit son art à son neveu :

          Louis Callinet 1786-1846 qui allait se rendre célèbre à Paris,

                                  et à ses deux fils :

          Joseph
l'aîné 1795-1857 et Claude-Ignace le cadet 1803-1874 qui furent réputés être les meilleurs facteurs d'orgues de France et qui portèrent la maison à son apogée au temps de leur association, 1837-1843.

          Quand Joseph Callinet assuma la responsabilité de l'entreprise, à 25 ans, il maîtrisait le 4-claviers. Intelligent, d'un goût sûr et cultivé, foncièrement bon et d'une politesse très "vieille France", il sut s'adapter à l'industrialisation naissante, gouvernant, à l'apogée, son équipe de 40 ouvriers spécialisés. Obligé professionnellement à d'incessants voyages (en diligence) par toute la France et en Suisse, il n'en tenait pas moins à parachever lui-même chaque orgue fourni, ce qui lui permettait de garantir l'ouvrage (à la volonté du client) et de faire honneur à la fière formule finale de ses devis : "Nous ne demandons aucun accompte; L'orgue n'est payable qu'à la réception".
Claude-Ignace Callinet avait 17 ans au décès de son père ; il est donc évident qu'il doit à son aîné, Joseph, l'achèvement de sa formation. Il fut lui aussi un excellent facteur d'orgues (c'est lui qui fit le montage de l'orgue de Masevaux en 1839 qui sera détruit par un incendie en 1966) Par trois fois cependant il quitta son frère sur un coup de tête (une fois pour aller à Paris chez son cousin Louis).

L'association "Callinet frères" dura sept ans, de 1837 à la fin de 1843. "Rarement on a vu en facture d'orgues une fécondité aussi prodigieuse : trois douzaines d'orgues neufs au moins sortirent des ateliers Callinet en cette période, sans parler des réparations, entretiens et accordages. A cette époque là, l'entreprise Callinet comptait trente ouvriers. Cette floraison commença par un certain nombre de grands et beaux instruments à trois et deux claviers ...pour aboutir au sommet de toute la production Callinet : Masevaux." Les Callinet P.Meyer-Siat page 33.

Les Grandes Orgues de Saint-Martin de Baume-les-Dames (1839)
furent donc construites au cours de cette période
à côté d'autres grands instruments :
Lyon,
Montbrison,
Lons-le-Saulnier,
Riom,
Saint-Etienne,
Mâcon(qui a la particularité d'avoir le même buffet que Baume).

Le magnifique buffet baumois

Dessin à la plume de Sylvain Mantaux


 

Présentation succincte des Callinet de Franche-Comté

en construction